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juin 1, 2022
Pourquoi utilise-t-on des anglicismes et est-ce que le recours à ces mots appauvrit-il réellement la langue de Molière?
Avant de répondre à cette question, commençons par définir ce qu’est un anglicisme. Un anglicisme est un mot, une locution, une construction, une expression ou une orthographe empruntée au lexique de la langue anglaise et qui est critiqué dans la francophonie lorsqu’il est employé au détriment de la langue française. En linguistique et en sociolinguistique, c’est ce que l’on appelle un emprunt. Les emprunts sont des noms, des adjectifs, des verbes qu’une langue emprunte à une autre, soit complètement soit en l’adaptant, notamment orthographiquement. Selon Le Robert, dans le mot anglicisme, le suffixe -isme pourrait sous-entendre qu’il y en aurait trop, une sorte d’excès. Or, certains mots empruntés à l’anglais sont acceptés en français. Cependant, d’autres sont considérés comme incorrects, car il existe des équivalents en français pour les réalités qu’ils désignent. Les anglicismes représentent-ils réellement une menace? Les opinions divergent. Pour la linguiste Julie Neveux, « la notion de langue pure est absurde« , souligne-t-elle. « Chaque langue se construit par les frottements avec d’autres langues. » Pour Jean-Marie Rouard, écrivain et membre de l’Académie française : « L’ensemble de ces mots pollue très gravement la langue française. Au fil du temps, ils vont amener à sa destruction ». Les anglicismes sont beaucoup plus tolérés en France qu’au Québec. Si les Français semblent trouver un réel plaisir à utiliser pour rester « In », les anglicismes sont présents au Québec pour d’autres raisons. En fait, les 2 langues officielles du Canada étant le français et l’anglais, et par sa proximité géographique des États-Unis, il n’est guère étonnant que les mots anglais aient trouvé leur chemin et se soient taillé une place dans notre langage quotidien! Au Québec, la langue est lourdement influencée par l’anglais, tant dans son vocabulaire que dans sa syntaxe. Cela dit, à travers l’histoire, Les francophones du Québec ont été obligés de se battre pour leur langue, et continuent à le faire afin de préserver leur langue et leur identité. Conséquemment, tout emprunt direct à l’anglais est suspect. Dans les communications soignées, on tente d’éliminer tout mot à consonance anglaise, quitte à faire parfois des… fautes de français ou à se priver d’un mot dont on a besoin pour parler clairement. Ainsi, on fait attention à ne pas utiliser des mots anglais comme « e-mail», « shopping » ou « week-end ». On va utiliser leurs équivalents français : « courriel », « magasinage » et « fin de semaine ». L’exemple classique à citer est le « bon matin » (good morning), cette salutation que la plupart d’entre nous employons mais que rares savent qu’il s’agit en fait d’un anglicisme.Ci-dessous une liste des 10 anglicismes fréquemment utilisés au travail et leur équivalent français.
Les anglicismes sont de plus en plus populaires auprès des interlocuteurs, au détriment de notre merveilleuse langue française. Bien qu’il puisse être tentant de les utiliser à l’occasion, voici 10 mots empruntés à l’anglais qu’il serait préférable d’éviter.- Brainstorm
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